Antoine Doinel, qui s'était engagé dans l'armée, vient d'être réformé pour
instabilité caractérielle. Il retrouve Paris, sa petite chambre et Christine
Darbon, la jeune fille dont il était amoureux. Pour gagner sa vie, Antoine est
gardien de nuit dans un hôtel, puis détective privé à l'agence Blady. Un
marchand de chaussures, M. Tabard, fait entreprendre une enquête pour savoir
pourquoi son personnel le déteste. Antoine est employé au magasin. La belle
Fabienne, épouse de son client, le fascine.
Cette chronique d'un début de vie, d'une éducation sentimentale, a le parfum
nostalgique d'une autre époque, et la chanson de Charles Trenet, voilée de
mélancolie, nous ramène au réalisme poétique des premières conquêtes amoureuses,
des premiers déboires. Truffaut s'est souvenu de sa propre jeunesse. Son univers
est celui de la sensibilité, de la tendresse, de l'émotion. Le réalisteur
cultivait l'humour, transfigurait la réalité la plus quotidienne par la
spontanéité de son style. Il faisait parfois basculer une situation de manière
inattendue (l'arrivée de Delphine Seyrig, « femme-femme » d'une aisance
souveraine, dans la chambre de Doinel). D'où vient que ces personnages nous
paraissent avoir réellement existé ?
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