L'archange de lumière promet d'abandonner la Terre au prince des ténèbres
s'il arrive à étouffer l'étincelle divine qui brille au fond du meilleur des
humains, le Dr Faust. Pour arriver à ses fins, le diable déclenche une
épidémie de peste : Faust se sent impuissant. Méphisto lui propose alors
d'échanger son âme contre le pouvoir de guérir ses concitoyens...
Murnau fait de la légende germanique et du drame de Goethe un subtil jeu de
dédoublement. Entre les personnages, bien sûr. Mais aussi entre les objets et
les situations (montage parallèle du cortège de Pâques et du défilé militaire).
Cadrages raffinés. Images spectaculaires (l'ombre de Satan s'étendant sur la
ville). Avec ses jeux de lumière violemment contrastés et ses scènes conçues
comme des tableaux (on pense à Mantegna ou aux graveurs romantiques), Faust est
le grand film de l'expressionnisme. Arte nous le présente ce soir dans une
version restaurée, avec un nouvel accompagnement musical de Bernd Schultheis,
interprété par le Rundfunk-Sinfonieorchester de Berlin.
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