Une poussiéreuse histoire d?héritage (« ouvrir cette enveloppe vingt ans après ma mort », exige le vieillard fou qui meurt au début) est l?occasion d?un huis clos avec fantôme, cadavre dans le placard, portes secrètes dans les murs et couloirs terrifiants où une poignée d?héritiers potentiels tremblent de peur et de convoitise. Leni greffe son talent expressionniste sur une trame de comédie macabre toute anglo-saxonne. On pourra s?agacer du comique un peu emphatique de certaines scènes, mais c?est son travail sur l?esthétique de la peur qui reste impressionnant. L?apparition d?une main très « animale », l?utilisation des décors, splendides, et des surimpressions, ou la manière de filmer l?héroïne comme un canari, encerclée par les chats : de la grande poésie horrifique.