Les réfugiés qui fuient le nazisme tentent d' atteindre les Etats-Unis en
passant par Casblanca. Le café de Rick Blaine sert de lieu de rendez-vous. Rick
tient à rester en dehors du conflit européen, en ne prenant officiellement parti
ni pour un camp ni pour un autre. Les circonstances vont l' obliger à
choisir?
Dans ce café brumeux de Casablanca, au milieu de la Seconde Guerre, le port
du voile intérieur est indispensable. Pour cacher ses souvenirs et ne pas
regarder l'avenir en face. Voilà pourquoi, au commencement, le patron, Rick, n'a
pas de visage. Ce n'est qu'une main lasse et inquiète, dont la caméra capte les
mouvements crispés au bas d'un chèque, puis sur une pièce de jeu d'échecs. Ilsa,
la cliente qu'il ne veut pas voir, n'a d'yeux que pour d'autres mains, celles
d'un pianiste qui joue un air ancien, aux parfums de madeleine de Proust.
Evidemment, Ilsa et Rick se sont aimés autrefois, dans un Paris de carton-pâte
dont les artifices ne font que renforcer la douleur onirique. Evidemment, leurs
retrouvailles ne peuvent que secouer les murs d'une ville bâtie pour
l'entre-deux...
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